Traduire le couple texte_image dans la littérature pour l’enfance et la jeunesse

Traduire le couple texte_image dans la littérature pour l’enfance et la jeunesse

Yuste Frías, José (2011) «Traduire le couple texte_image dans la littérature pour l’enfance et la jeunesse», Květa Kunešová [ed.] De L’IMAGE à L’IMAGINAIRE. Littérature de jeunesse, Hradec Králové (République Tchèque): Université Hradec Králové, coll. Gaudeamus, ISBN: 978-80-7435-096-2, pp. 36-54.

Le mot image ne cesse d’apparaître dans des contextes multiples et variés : l’image en tant que thème, l’image dans ses rapports avec la pensée et le langage. De nos jours, l’image est considérée un langage spécifique ; le signe iconique, le visuel, la visualisation et la visibilité se trouvent souvent à la place de la lecture et de la lisibilité. Dans le domaine de la littérature destinée aux enfants et aux jeunes, l’absence d’images serait considérée comme inconcevable et indissociable du monde des enfants. Le livre De l’image à l’imaginaire. Littérature de jeunesse, édité par Květa Kunešová aux presses de l’Université Hradec Králové (République Tchèque), réunit des universitaires qui se posent la question concernant la position et le rôle de l’image dans la littérature de jeunesse. Le thème du livre invite les auteurs à réfléchir en premier lieu à la fonction de l’image dans les livres pour enfants où celle‐ci peut être autonome par son pouvoir descriptif, narratif et symbolique en remplaçant le texte. Suivent les rapports mutuels entre le texte et l’image qui engendrent un dialogue dont l’ambiguïté relève du caractère de ces deux modes d’expression. Dans sa contribution intitulée Traduire le couple texte_image dans la littérature pour l’enfance et la jeunesse, José Yuste Frías explique sa méthode de paratraduction.

Même si depuis 1978 (l’année du fameux numéro spécial 3‐4 intitulé La littérature d’enfance et de jeunesse publié par la Société Française de Littérature Comparée) le nombre de publications consacrées à la Littérature pour l’Enfance et la Jeunesse (LEJ) a été considérable, il n’est pas moins vrai que la recherche sur ce thème est encore et toujours considérée comme « périphérique ou insignifiante ». Il est vrai que la LEJ peut être un type de paralittérature face à la littérature « sérieuse » des adultes, mais cela ne justifie en aucun cas l’exclusion de la recherche scientifique. L’étude scientifique des traductions de livres et autres publications paralittéraires pour enfants et jeunes n’est pas du tout une banalité. Au contraire, lors de n’importe quelle édition des traductions pour l’enfance et la jeunesse, décider qui traduit, que traduit-on, pour qui, comment, quand, où, pourquoi, à quoi bon et avec quels moyens, constitue un processus très délicat étant donné que l’enjeu est énorme : l’existence ou pas de bons lecteurs pour l’avenir.

L’image a trop souvent été opposée au texte et entourée d’une réticence (quand ce n’était pas de mépris) qui n’a pas totalement disparue lors des traductions. Or, voilà que pour l’enfant les images arrivent avant les mots : l’enfant voit et regarde avant de parler. Toute étude sur la LEJ devrait partir de ce postulat indéniable : lire c’est d’abord voir. La lecture privilégie la vision sur les autres sens humains. L’invention de l’imprimerie, puis quatre siècles plus tard, celle de la photographie et du cinéma, sans oublier la révolution numérique de l’écran employé partout et pour tout de nos jours, confirment la primauté que notre culture a toujours accordé à la vue sur tout autre sens. La perception visuelle est la garantie de la réalité de ce qui est représenté et de ce qui est écrit. Le toucher, quant à lui, peut apporter à la perception de cette réalité la subjectivité de la peau, de la sensualité et c’est bien ce qu’il fait dans les albums pour enfants.

Les images créent des imaginaires que le traducteur doit savoir lire et interpréter dans sa recherche du sens. Les imaginaires ne relèvent pas tous des mêmes supports : ils peuvent comporter des dimensions langagières (récits mythiques, images poétiques), mais aussi des expressions purement visuelles (illustrations, dessins, peintures, sculptures, icônes religieuses, etc.) composant une sorte de texture verbo‐iconique dont les propriétés sont aussi variées que l’hétérogénéité des deux registres de communication.

Sections de la publication

  • Introduction
  • Bien lire et interpréter les imaginaires pour mieux traduire l’image
  • Traduire l’image c’est faire de la «paratraduction»
  • Traduire le couple texte_image
  • L’image tu texte au seuil de la traduction : la paratraduction
  • Bibliographie
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