Aux seuils de l’interprétation-médiation

Aux seuils de l’interprétation-médiation

Invité par Jean-Michel Benayoun, Directeur de l’UFR Études Interculturelles de Langues Appliquées de l’Université Paris Dideort-Paris 7; Élisabeth Navarro, Responsable du DU Interprète-médiateur en milieu social et médical ; et Aziz Tabouri, Directeur de l’ISM Interprétariat (Inter Sevices MIgrants), le vendredi 7 juin 2013 j’ai eu l’honneur de donner, dans la cadre de la Journée d’étude intitulée Interprétation-médiation : formations universitaires, un enjeu professionnel qui a eu lieu au bâtiment Olympes de Gouges la conférence intitulée

Aux seuils de l’interprétation-médiation

Cette conférence tend à aller à contre-courant des idées reçues sur la place, la représentation et le rôle de l’interprète professionnel lorsqu’il réalise sa tâche en médiation médicale et sociale. C’est à l’aide de la notion de paratraduction que –sur les seuils du traduire– José Yuste Frías instaure en Traduction et Interprétation en Milieu Social (TIMS) une nouvelle perspective qui invite à considérer la pensée du seuil comme étant essentielle pour comprendre le « traduire » de l’interprète au quotidien, car, contrairement à la conception régnante, la traduction n’est pas que passage. Interpréter pour traduire c’est, tout d’abord, une expérience du seuil entre langues/cultures, et, ensuite, une expérience des multiples passages d’une langue/culture à une autre langue/culture. Il ne peut avoir de passage sans seuil. Le seuil étant par définition ce qui relie et sépare, le traducteur-interprète en est le modèle vivant. La TIMS, étant toujours là pour rendre compte de l’altérité en termes d’identité, elle se trouve renforcée de cette ouverture à la pensée du seuil car elle rend possible la disponibilité à l’acceptation des changements dont a besoin tout processus de médiation.

Étant d’abord une expérience du seuil, l’interprétation est toujours toute humaine et sociale. Or, certaines institutions travaillent tous les jours pour annuler la présence physique de l’être humain interprète, parce que, soi-disant, elle devient trop chère. Mais la TIMS ne peut jamais être une action purement technique parce qu’elle ne peut pas être totalement neutre comme l’est une machine tel que le voudrait certaines entreprises technologiques de l’ère numérique. Par conséquent, on ne saurait se passer de la présence physique et humaine de l’interprète, surtout en médiation médicale et sociale. Ainsi donc, face à « un bout de papier imagé », à une « machine à traduire » ou à un « hologramme parlant », la présence réelle de l’Interprète en Milieu Social (IMS) est la seule qui, au seuil d’une médiation médiacle et sociale, garantit, par exemple, la possibilité de dévoiler le regard qui se cache derrière ce voile islamique que le déclin symbolique de l’Europe ne veut toujours pas lire ni interpréter pour en traduire le symbole.

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